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L’hypersensibilité médicamenteuse chez le chien

Donner certains médicaments à certains chiens peut conduire à une neurotoxicité. Ce phénomène se produit lorsque le génome du chien contient une anomalie génétique (mutation du gêne MDR1 ou MultiDrug Resistance). En effet, la protéine correspondant à cette partie de l’ADN du chien devient inactive. Son rôle initial est d’expulser les molécules toxiques hors du système nerveux central. Cette anomalie génétique entraîne une hypersensibilité médicamenteuse chez le chien.

L’hypersensibilité médicamenteuse ou les allergies à des médicaments peuvent être définies comme étant des réactions pathologiques occasionnées par une prise médicamenteuse. Certains facteurs liés au sujet ou au médicament peuvent favoriser l’apparition de la réaction allergique. Chez les chiens, il existe une prédisposition raciale à la toxicité médicamenteuse, liée au gène MDR 1. Un chien peut avoir 3 statuts génétiques possibles liés au gène MDR1.

Le chien classé homozygote normal possède deux copies ou allèles non mutées du gène. Il n’est alors pas sensible aux molécules type ivermectine et à certaines molécules. Le plus important est qu’il ne peut pas transmettre l’anomalie à sa descendance qu’il reproduit.

Le chien hétérozygote possède, quant à lui, une copie mutée et une copie normale du gène. Il est donc potentiellement sensible aux molécules type ivermectine et autres molécules. Il est capable de transmettre l’anomalie à 50% de sa descendance. Enfin, le chien qui présente 2 copies mutées du gène MDR1 est classé homozygote muté. Il est sensible aux molécules type ivermectine et diverses autres. C’est le chien qui va transmettre à 100% l’anomalie à sa future descendance.

Dans la réalité, l’hypersensibilité médicamenteuse touche 11 races de chiens. Parmi les races à risque de la population canine française, le Colley se trouve en tête de liste avec 85% de chiens porteurs de gènes. Le Berger australien et le Shetland sont quasiment à égalité avec 54 et 52% de chiens porteurs. Ils sont suivis par le Berger blanc suisse avec 26%. Les autres races sont moins touchées par l’anomalie génétique (le Bobtail : 7%, le Border collie : 3%. Le Bouvier australien, le Whippets et le Berger allemand peuvent   être porteurs du gène. Les chiens issus de croisements avec les races citées ci-dessus peuvent aussi présenter un risque de sensibilité médicamenteuse.

Les circonstances d’intoxication aux molécules concernées par la mutation de gêne MDR1 chez le chien sont les plus souvent accidentelles. Il peut s’agir d’une ingestion d‘un médicament laissé à la portée du chien. Il se peut que ce soit dû à une automédication par les propriétaires. L’accident peut également se faire suite à l’ingestion d’une plante ou bien encore, assez fréquemment en été, à une piqûre d’insecte, comme les abeilles, guêpes et frelons.

Les signes cliniques d’hypersensibilité médicamenteuse varient en fonction de la molécule en cause, de la dose, de la race, de l’âge et surtout du statut homozygote ou hétérozygote du chien. Ils apparaissent le plus souvent dans les 48 heures qui suivent l’administration d’un médicament à risque. Après une telle administration, un chien sensible peut présenter un syndrome neurodépresseur avec les signes classiques, plutôt à dominante nerveuse. Les principaux symptômes débutent par des troubles du système nerveux central dominés par des troubles locomoteurs. C’est l’ataxie, caractérisée par une perte de la coordination des muscles. Il y a aussi la parésie identifiée par la perte partielle des capacités motrices. Les symptômes peuvent aboutir à la paralysie, la prostration et le coma. Il peut également être noté une augmentation du diamètre de la pupille, des tremblements et même des convulsions. Chez les races sensibles, comme les Colleys, il peut se produire une paralysie temporaire, puis une paralysie ascendante progressive, qui peut aboutir à un coma d’évolution lente.

Le gène MDR1 chez le chien est responsable de la synthèse d’une protéine appelée glycoprotéine P, dans l’organisme. Celle-ci expulse du cerveau certains médicaments qui auraient tendance à s’y accumuler en trop grande quantité. Si cette fonction n’st pas assurée, cela provoque une hypersensibilité médicamenteuse. La protéine n’assure plus le transport dans l’organisme de nombreuses molécules parmi lesquelles se trouvent de nombreux médicaments.

La mutation du gène est donc responsable d’un déficit en glycoprotéines P pour les chiens. Si celle-ci est absente ou anormale, les glycoprotéines ne sont plus en mesure d’assurer leur rôle. La conséquence est l’apparition d’un mauvais métabolisme des molécules impliquées, d’où l’apparition de signes de toxicité. Les chiens homozygotes, présentant deux allèles identiques, qui sont les plus atteints. Jusqu’ici, les conséquences sur les chiens hétérozygotes avec deux allèles différents d’un même genre sont encore mal connues. Les médicaments qui posent le plus de problèmes, chez les chiens dont le gène MDR1 a muté, sont les antiparasitaires de la famille des lactones macrocycliques, comme les ivermectimes. Ils sont très utilisés pour lutter contre la gale, les vers digestifs dont l’ascaris, les puces, les maladies de la peau, la dirofilariose ou la maladie des vers du cœur, etc. Les antidiarrhéiques, les anti vomitifs, les antibactériens comme le métronidazole et les tranquillisants, donnés au chien, sont également inclus.

Un test génétique est le moyen de dépister les chiens porteurs de la mutation. Le dépistage d’une sensibilité médicamenteuse MDR1 est utile. Il est préférable de le faire pour toutes les races. D’ailleurs, le traitement préventif ne présente aucun danger pour la santé de l’animal. Son statut génétique vis-à-vis de la sensibilité médicamenteuse est porté sur son carnet de santé. Il n’y a que le test MDR1 pour confirmer ou non les symptômes d’intoxication neurologique. Les chiens souffrant d’une mutation du gène MDR1 peuvent connaître de graves réactions malignes lors de la prise de certains médicaments classiques. C’est pour cela qu’il est primordial de faire le test génétique à votre chien. Cet examen est particulièrement utile pour mettre en place le traitement le plus adapté pour votre chien. Etablir le capital génétique est également nécessaire pour éviter la transmission du gène muté, en cas d’accouplement.

Jusqu’ici, il n’existe pas d’antidote efficace contre les ivermectines. Même si différents protocoles ont été proposés, ils n’ont pas permis d’améliorer l’évolution clinique. Ainsi, le traitement ne repose que sur l’administration répétée du charbon végétal activé, la nutrition assistée, une réhydratation adaptée, et parfois, même si c’est rare, une ventilation mécanique en cas de coma. Après la consultation, avec ou sans hospitalisation, le carnet de santé du chien renfermera toutes les informations relatives à celle-ci. Il constitue un document de suivi de la santé de l’animal, car il centralise tous les renseignements concernant sa santé. Toutes les sensibilités subies par l’animal sont normalement annotées dans son carnet de santé, surtout s’il a été diagnostiqué dans le passé. Ce document est particulièrement utile pour les vétérinaires et professionnels qui s’occupent de la santé de votre chien ou lors de l’achat/vente de ce dernier.